Ludovic Bonleux
Honduras
80 min
2022
Synopsis
Le mot “toshkua”, dans la langue des indigènes Pesh du Honduras, signifie “disparaître”. Et ce documentaire se place tout près de deux personnages qui luttent, de deux façons différentes, mais sur le même territoire, contre la disparition. Francisco, membre de la communauté Pesh, lutte contre la disparition de sa langue et le départ de ses enfants, alors qu’il entreprend lui-même un voyage au cœur de la forêt. Un chemin vers l’intérieur. Mary, elle, ne se résigne pas à la disparition de son fils, parti du Honduras pour rejoindre les Etats Unis et dont personne ne connaît le sort. Un chemin vers le nord. Deux destins individuels qui tissent les caractéristiques d’une crise planétaire.
Trailer
Programmation
vendredi 22 mars à 18h30
Pour aller plus loin
[FR] “Je souhaitais être plus général que pour mes autres documentaires qui étaient plus locaux. Selon moi, la situation en Amérique centrale et au Mexique est aussi très liée au système économique dans lequel nous vivons et à l’influence des Etats-Unis dans la région. En parlant de disparitions forcées, il est évident que le rôle des Etats-Unis a été crucial à l’époque des guerres contre-insurrectionnelles et de nos jours, ces mêmes techniques ont été adoptées par les groupes criminels qui sont justement ceux qui assassinent, séquestrent et font disparaître les migrants” explique le documentariste.
L’une des réalités les plus bouleversantes est celle des migrants disparus, nombre d’entre eux se dissipent sur le chemin, sans laisser de traces. Leurs familles sont plongées dans l’incertitude et la douleur, sans savoir s’ils sont vivants ou morts.
Pour la réalisation du documentaire, le réalisateur s’est imprégné du via crucis (Chemin de Croix) de ses personnages et a mené une réflexion, cherchant à sensibiliser à l’énorme problématique de la migration et des disparitions forcées, qui, bien que sombres, laissent toujours place à l’espoir.
“C’est un bon exemple de dignité de voir ces dames et messieurs qui traversent la frontière et qui abandonnent leurs familles le temps de la recherche. Parfois, ils prennent des risques parce que la recherche les mène en des lieux dangereux, et il y a des moments très difficiles, très douloureux, mais il y a aussi beaucoup de force, d’embrassades, de tendresse et de temps à autre, ils retrouvent des migrants et cela renforce le mouvement” exprime le directeur.”
[ES] “Quería ser un poco más global que mis otros documentales que eran muy locales. Según yo, la situación que se vive en Centroamérica y en México está muy ligada también al sistema económico en el que vivimos y la influencia de Estados Unidos en la zona. Si hablamos de desapariciones forzadas, pues obviamente el papel de Estados Unidos fue clave en la época de las guerras de la contrainsurgencia y hoy en día esas mismas técnicas han sido adoptadas por los grupos delincuentes que justamente son los que asesinan, secuestran y desaparecen a los migrantes”, explicó el documentalista.
Una de las realidades más desgarradoras es la de los migrantes desaparecidos, muchos de ellos simplemente se disipan en el camino, sin dejar rastro. Sus familias quedan sumidas en la incertidumbre y el dolor, sin saber si están vivos o muertos.
Para la realización del documental, el director se encarnó en el viacrucis de sus protagonistas y en un ejercicio reflexivo, que busca concientizar sobre la enorme problemática de migración y desapariciones forzadas, que si bien, son momentos oscuros, siempre hay cabida para la esperanza.
“Es un gran ejemplo de dignidad ver a esas señoras y señores que cruzan la frontera y abandonan a sus familias durante el tiempo de la búsqueda. A veces toman riesgos, porque la búsqueda los lleva a lugares peligrosos, y hay momentos muy difíciles, de mucho dolor, pero también hay mucha fortaleza, muchos abrazos, apapachos, y de vez en cuando encuentran algunos migrantes y eso fortalece el movimiento”, expresó el director.