Nostálgicas del futuro
Thierry DERONNE | Venezuela | 92' | 2022
Le plan de la révolution bolivarienne, occulté par les grands médias, est de transférer le pouvoir d’État aux autogouvernements populaires. Ce film est le fruit de deux ans d’immersion dans des territoires où les femmes s’organisent pour transformer leurs espaces de vie et occuper les espaces de décision.
Projection vendredi 24 mars à 20h30 à Pessac en présence du réalisateur et de deux protagonistes et samedi 25 mars à 20h30 à La Brèche, Sainte Foy, en présence du réalisateur et de deux protagonistes
Le réalisateur
Thierry DERONNE
Thierry Deronne est né en Belgique, en 1962. Après une Licence en Communications Sociales, il part au Nicaragua en 1986 comme formateur audiovisuel, dans le cadre des accords de coopération Belgique-Nicaragua. En 1995, il fonde au Venezuela l’École Populaire et Latino-Américaine de Cinéma, Télévision et Théâtre qui a donné des milliers d’ateliers, école dont il est enseignant bénévole. En 2001, il fonde la télévision communautaire Teletambores à Maracay et en 2003 la première télévision paysanne, Camunare Rojo TV. De 2005 à 2012, il est vice-président de la chaîne publique Vive TV. Depuis 2013, il enseigne la théorie du montage et la dramaturgie du documentaire à l’UNEARTE et à l’UBV. Il est le fondateur et animateur des blogs « Venezuela Infos », « Solidarité avec le Mouvement des Travailleurs Sans Terre du Brésil » et EPLACITE.
Pour aller plus loin...
Populisme, dictature, chaos… D’un côté, clichés, slogans et anathèmes ont imposé leur image apocalyptique du Venezuela. De l’autre, nul n’est dupe du rôle de la « guerre hybride » menée par les acteurs internes et externes – sous commandement états-unien – dans la difficile situation du pays. Mais pour tous, bien souvent, demeure un grand mystère : comment la Révolution bolivarienne a-t-elle pu résister au milieu de tant d’adversités ?
C’est que le dédain pour les « détails » fait souvent oublier l’essentiel : « el pueblo ». Pas le peuple mythique – le peuple des hommes et des femmes de chair et d’os. Celui au cœur duquel nous entraîne Thierry Deronne, dans ce documentaire passionnant.
« Nous devons rester debout, ce que nous a inculqué Chávez » : nous voici sur les hauteurs de Caracas, au cœur d’un collectif d’autoconstructrices de leurs logements. « Une personne qui fait de la politique doit aussi savoir semer » : nous voilà avec les « communardes » d’El Maizal et leur vaste organisation productive. Reflet d’une réalité très diverse où le manuel a autant d’importance que l’artiste ou l’« intello », le film mélange et entremêle lenteur du paysan, gracieuseté de la ballerine, concentration des musiciens ; écoles agro-écologiques et lycées en autogestion ; assemblées de la santé, ateliers Internet ; bâtisseuses aux doigts rugueux et fileuses de contes, avec leurs sacs d’histoires à raconter.
Poétique et dynamique, dégageant une énergie communicative, une plongée au cœur d’une identité collective porteuse de son propre système de valeurs, de son idéologie révolutionnaire, de ses utopies. « Le plus important, ici, ce sont les habitants. » Comment ne pas les aimer lorsqu’on découvre ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils font ?